Dead Oceans, 2012 |
Plus de deux ans après la sortie de l’excellent "Exploding Head", A Place To Bury Strangers revient avec un nouvel EP intitulé "Onward To The Wall". Connu comme "The loudest band of New York" le groupe ne ménage pas ses efforts pour se montrer digne de ce titre. Attention, il ne s'agit pas ici de jouer le plus fort possible ou de faire un maximum de bruit. Le son du groupe est d'une précision chirurgicale où aucun détail n'est laissé au hasard.
La musique d'Oliver Ackermann, que ce soit avec APTBS où Skywave, fait l'effet d'une opération à coeur ouvert. On l'imagine d'ailleurs aisément torturer d'innocentes mélodies pop au scalpel et aux forceps, en extraire toute la substance, un rictus sadique aux coins des lèvres. Et faites une croix sur l’asepsie. Le bonhomme dissèque, trépane, sectionne et charcute dans l'insalubrité de l'arrière boutique de sa fabrique de pédales d'effet (Death by Audio), histoire de tester ses créations.
Ce "Onward To The Wall" n'échappe pas à la règle. 17 minutes de mélodies en souffrance, gravées sur microsillons. Dès le début de "I Lost You" on ressent les premiers effets des benzodiazépines. Mais l'anesthésie peine à fonctionner. On est dans un état de semi-conscience où la voix d'Ackermann nous parvient au travers d'un voile vaporeux, tandis qu'il s'active aux dessus de nos organes à vif. Les opérations continuent sur la rythmique syncopée de "So Far Away". On commence alors à s'habituer à cette douce torpeur et au froid des instruments qui se promènent le long de notre lobe pariétal. Puis on entrevoit la douleur dans tout ce qu'elle a de beau et de fascinant sur "Onward To The Wall".
Et si finalement le travail de A Place To Bury Strangers était plus à rapprocher de celui de Freud qu'à celui de Mengelé ? Le groupe n'en n'est plus à faire de simples expérimentations du type "appuyons là voire si ça fait mal". Tout est savamment exécuté dans un but précis :
Tomber le sourire de façade et faire face à ses afflictions.
"Onward To The wall" poursuit brillamment la discographie jusqu'à présent irréprochable de la bande à Ackermann. Jamais un groupe n'avait été si en phase avec son époque. A Place To Bury Strangers écrit depuis quelques années la bande son idéale de nos vies tourmentées, de nos mensonges coupables qui justifient vainement nos errances futiles dans ce monde fascinant et déraisonnable.
"Onward To The Wall" continues brightly the impeccable discography of Ackermann and his mates. Never a band has been so in phase with its time. Since several years A Place To Bury Strangers score the perfect soundtrack of our tormented lives and of our guilty lies that vainly justify our trivial existences in this fascinating and confusing world."
"Onward To The Wall" continues brightly the impeccable discography of Ackermann and his mates. Never a band has been so in phase with its time. Since several years A Place To Bury Strangers score the perfect soundtrack of our tormented lives and of our guilty lies that vainly justify our trivial existences in this fascinating and confusing world."
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