The Jabberwocky Band - Rituals


Désobéissance Records, 2014

Le 18 novembre 1978, le pasteur Jim Jones se faisait sauter la cervelle pour rejoindre ses 909 fidèles et leurs hémoglobines gonflées au cyanure dans l'au delà, entérinant l'existence du Temple du Peuple d'un point d'orgue macabre.
36 ans après jour pour jour, au beau milieu d'une époque indécise opérant toujours sa folle course à l'aveugle dans le néant, le Jabberwocky Band se retrousse les manches et part lui aussi à la pêche aux âmes mais guidé par un dessein nettement plus séduisant.

November 18th, 1978, Jim Jones blew his head off to join his 909 followers and their hemoglobins stuffed with cyanide in the hereafter, giving a macabre ending to the "People's Temple" existence.
36 years after to the day, in the midst of an uncertain time which still rush blindly into nothingness, the Jabberwocky Band members roll up their sleeves and start also to fish for souls, but guided by a plan clearly more seductive.

Frenchedelia - Volume Three

Exploring Spastic Inevitable, 2014
Vous l'avez attendu comme un vieux beau fraîchement andropausé attend gaillardement que la magie d'une pilule bleue opère afin de célébrer sa longue dégénérescence à venir au bordel. Vous l'avez attendu et le voilà enfin, le grand retour de Frenchedelia avec un troisième volume pas piqué des hannetons. Et quand Frenchedelia revient c'est avec la fougue et l'ardeur de cet organe que la pudeur nous interdit de nommer lorsqu'il visite, turgescent, l'antichambre moite et chaleureuse de la vie et de l'amour en brèves incursions répétées. Mais sans plus de métaphores obscènes, entrons donc dans le vif du sujet  et voyons ce que nous avons sorti pour vous du ventre fertile de l'underground psychédélique français...

You've waited like an old beau freshly experiencing andropause expects cheerfully that the magic of a blue pill works to celebrate his long degeneration coming at the brothel. You've waited and it is finally here, the great return of Frenchedelia with the compilation's third volume. And when Frenchedelia comes back it is with the ardor and the zeal of this body, that modesty forbids us to name, while it visits, turgid, the moist and warm antechamber of life and love in brief repeated toings and froings. But without more obscene metaphors, let's get into the thick of things and see what we took out of the fertile womb of the French psychedelic underground for your delight...

Frenchedelia Addendum #1

Frenchedelia Addendum #1, 09/2014


Nous l'avons clamé à moult reprises et pendant de longs mois après la parution de notre dossier Frenchedelia, l'exploration de la fourmillante scène psychédélique française était finalement bien loin d'être achevée et notre impétueuse dévotion nous avait alors fait graver dans nos commandements d'argiles la noble quête d'y donner une suite. Pendant ces longs mois nous avons sagement laissé filer les journées sans les compter, traînant notre carcasse de villes en villes et notre esprit de rives en rives. L'occasion d'approfondir nos recherches musicales et de constater de bien malheureux oublis, mais aussi d'entrer en contact avec de preux camarades de croisade. La première édition du Paris International Festival Of Psychedelic Music aura été cette année un temps fort de la mouvance psychédélique contemporaine en France, réunissant de fidèles pèlerins des quatre coins de l'hexagone autour d'une programmation internationale peignant une représentation intéressante de la diversité du mouvement. Après le Festival Levitation d'Angers il devient le deuxième fistons français de papa Austin Psych Fest, traduisant un engouement croissant autour de cette reviviscence psychédélique bigarrée.

Indéniablement l'épitaphe "psychédélique" rassemble aujourd'hui des familles musicales très variées, au delà de la définition d'un genre bien précis le psychédélisme traduit plutôt une convergence idéologique dans la conception de la musique. Une idéologie que l'on pourrait résumer par l’étymologie même du terme inventé à la suite d'un échange de poèmes entre le psychiatre Humphry Osmond et l'écrivain Aldous Huxley:
To make this trivial world sublime,
Take a half a gramme of phanerothyme.
To fathom Hell or soar angelic,
Just take a pinch of psychedelic.
Psychédélique, "qui révèle l'âme". La musique psychédélique endosse une nature mystique et se conçoit comme une expérience, une source d'exaltation de notre psyché. Ainsi elle cherche à se présenter simplement vêtue de son essence originelle; remontant à des temps reculés les hommes du paléolithique pratiquaient déjà cet art ancestral, une forme d'expression par delà le langage, où les vibrations acoustiques et les mélodies traduisent des émotions à qui le rythme donne la vie. Cette essence la musique l'a peu à peu entaché en devenant un produit industriel et standardisé. De l'art à l'absurdité, lorsque la qualité et le sens furent sacrifiés sur l'autel de la rentabilité.

Ainsi la première révolution contre culturelle du XXe siècle voit émerger les premier pionniers de la musique psychédélique, qui, bien aidés par les vertus enthéogènes de certaines substances psycho-actives immémoriales ré-explorent la portée spirituelle et extatique de la musique. Ils s'appellent, entre autre, Roky Erickson, Brian Jones, Sky Saxon, Jimi Hendrix, Jim Morrison, Syd Barrett, Lou Reed, Don Van Vliet. De tous ces sapeurs émérites nombreux sont ceux qui, âpres à la besogne, se seront malheureusement grillé bien trop vite la carafe. Paix à leur âme.
La musique psychédélique ne mourra pas pour autant avec eux, intemporelle elle se réincarnera ça et là au sein d'autres textures musicales. Sur fond de révolution électronique elle resurgit d'abord en Allemagne au début des années 70. C'est l'avènement du krautrock incarné entre autre par Can, Neu! ou Kraftwerk. Animés d'un état d'esprit expérimental, ils composent leur musique sur des rythmiques hypnotiques lardées de motifs et de mélodies avec lesquels ils explorent les nouveaux pouvoirs offerts par la fée électronique. 
Un peu plus tard, au beau milieu des années 80, le mouvement punk se voit peu à peu transcendé par toute une génération de psychotiques. Se reconnaissant dans l'esthétique glauque et minimale du punk, ils cherchent à explorer des horizons plus célestes en repoussant toujours plus loin les frontières de l'expérience psycho-acoustique. C'est armés de tout un arsenal de pédales d'effets héritées du progrès technologique et poussées à plein volume que la cold-wave, le post-punk ou encore un peu plus tard la dream pop et le shoegaze font leurs premières armes. De Joy Division à Spacemen 3, en passant par Cocteau Twins ou encore Jesus And Mary Chains, ils avaient tous pour influence commune de formidables précurseurs: citons pèle-mêle le Velvet Underground, le garage 60's primitif, le punk et le krautrock.

Si elle donne aujourd'hui l'impression d'opérer une forme de retour, la musique psychédélique n'a de fait jamais vraiment cessé d'exister, ne faisant que changer de formes et s'hybridant au fil du temps. C'est ainsi que des années 90 à nos jours on observe, emmené par une poignée de formations désormais cultes, une prolifération de groupes psychédéliques aux styles multiples et aux influences variées.

Il ne nous aura pas échappé de percevoir également les premiers écueils de la popularisation croissante de cette résurgence psychédélique, mouvement hétéroclite mais néanmoins en quête d'une certaine forme d'unité et qu'il faudra protéger des tentations spoliatrices et autres tentatives de corruption de la pieuvre Babylone. 
L'industrie musicale, et le système plus généralement, recherchent perpétuellement à absorber les courants contre culturels, à s'en approprier les symboles afin de pouvoir vendre du "cool" dénaturé et vidé de toute substance spirituelle ou dissidente. Parce que sur un plan purement matérialiste cette substance est tout simplement superficielle, ou parce qu'elle représente parfois même un danger potentiel pour l'ordre et les monopoles en place. 
Les exemples du passé nous le remémorent douloureusement. D'abord la culture hippie, cet authentique mouvement contestataire et spirituellement inspiré que le système a bien rapidement phagocyté pour ne laisser qu'au yeux des masses une poignée de clichés pastiches et un merchandising "made in China" bien portant. Puis le mouvement punk. Lui qui, intrinsèquement nihiliste, avait pris la relève du courant hippie, un peu comme la gueule de bois guette celui qui succombe aux joyeux excès d'une nuit festive. Lui qui s'était érigé en nouvelle mouvance anti-système, jetant ça et là les bases d'alternatives sociales et économiques sur fond de Thatcherisme, de chômage, de tensions et de misère sociale. Lui que le marché finira par vendre un peu plus tard comme vulgaire étiquette pour adolescent rebelle et en quête d'identité, en atteste la pénible déferlante de skate-punk américain des années 90 symbolisée entre autre par Blink 182 et Sum 41.

Si révolution psychédélique il y a, alors il sera d'autant plus intéressant d'observer sa capacité à s'unifier solidement et durablement autour de valeurs communes, dépassant continuellement son pur aspect esthétique, perpétuant sa richesse créative et ne cessant de construire une véritable alternative artistique et musicale en dissidence avec les circuits industriels mainstream.  Parmi les initiatives et les choses intéressantes qui émergent, au delà du récent bourgeonnement planétaire de Psych Fests aux line-up toujours plus touffus et aux prix plus qu'abordables, on notera la formation de collectifs soudant certains acteurs du mouvement: les collectifs Nøthing et Sons Of Confusion notamment, dont la plupart des groupes ont été évoqué dans notre précédente édition Frenchedelia, l'excellent travail de labels indépendants tels Cranes RecordsHowlin Banana Records ou Born Bad Records pour ne citer qu'eux, et l'organisation de soirées psychédéliques croisant la scène locale à l'internationale, citons pour exemple les Acid Test Party organisées par nos camarades du Jabberwocky Band à Rouen ou l'engouement croissant autour des soirées Psychedelic Revolution amorcées par les Sound Sweet Sound à Toulouse.  

La série Frenchedelia se poursuit donc, et nous avons fait le choix de lui dédier un nouveau format. Alors que le dossier qui aura marqué sa genèse se présentait sous la forme d'un joyeux capharnaüm de 61 groupes jetés là pèle mêle, la suite s'organisera sous la forme de numéros un peu plus structurés et mettant en lumière des séries de 14 groupes.
Sans plus attendre nous vous laissons jeter un œil à l'addendum #1 d'une série qui ne fait que commencer !


***


We've proclaimed it on many occasions and for many months after the publication of our Frenchedelia dossier, that exploring the flourishing French psychedelic scene was ultimately far from over. Our impetuous devotion made us engraved in our clay tablets the noble quest to keep on writing the next episodes. During these months we have wisely squandered time without counting the days, dragging our carcass from town to town and our mind from side to side. The opportunity to expand our musical research and take note of unfortunate oversights, but also to get in touch with crusade's fellows. The first edition of the Paris International Festival Of Psychedelic Music this year has been a highlight of the contemporary psychedelic movement in France, gathering faithful pilgrims from all corners of the hexagon around an international programmation drawing an interesting representation of the movement's diversity. After Levitation Festival of Angers it became the second French son of daddy Austin Psych Fest, reflecting a growing interest around this colorful psychedelic revival. 

Today, undeniably the "psychedelic" epitaph brings together many different musical families, beyond the definition of a specific kind, "Psychedelia" rather reflects an ideological convergence in the design of the music. An ideology that could be summarized by the etymology of the term coined after an exchange of poems between the psychiatrist Humphry Osmond and Aldous Huxley

"To make this trivial world sublime, 
Take a half a gram of phanerothyme. 
To fathom Hell or soar angelic, 
Just take a pinch of psychedelic."


Psychedelic, "which reveals the soul." Psychedelia" assumes a mystical nature 
and sees itself as an experience, a source of excitement for our psyche. And seeks to introduce itself merely wearing its original essence; dating back to ancient times, men from Paleolithic were already practicing this ancient art, a form of expression beyond language, where the acoustic vibrations and melodies express an emotion to which the rhythm gives life. This essence, the modern music progressively spoiled it, while becoming an industrial and standardized product. From art to absurdity, when the quality and the meaning were sacrificed on the altar of profitability. 

So the first countercultural revolution of the twentieth century saw the emergence of the first pioneers of psychedelic music, which although helped by entheogen virtues of some immemorial psychoactive substances, have re-explored the spiritual and ecstatic flavors of music. They are, among several others, Roky EricksonBrian JonesSky SaxonJimi HendrixJim MorrisonSyd BarrettLou ReedDon Van Vliet. From all of them, many are those who, eager for work, sadly passed away on heavy deadly overdrives. Peace to their souls.


Psychedelic music did not die with them so far, timeless it has reincarnated here and there in other musical textures. Against a background of electronic revolution, "Psychedelia" showed up the face again in Germany in the early 70s. It was the birth of krautrock incarnate among others by Can, Neu! or Kraftwerk. Fuelled by an experimental mindset, they composed their music on hypnotic rhythmic streaky patterns and melodies with which they explored the new powers afforded by electronic fairy. 
A little later, in the middle of the 80s, the punk movement was seen gradually transcended by a whole generation of psychotics. Identifying themselves with the creepy and minimal aesthetic of punk music, they have sought to explore more celestial horizons continually pushing the boundaries of the psycho-acoustic experience. Armed with an arsenal of effects pedals, legacy of technological progress, all knobs turned to maximum. It is how cold-wave, post-punk, later dream pop and shoegaze got their start. From Joy Division to Spacemen 3, through Cocteau Twins or Jesus And Mary Chains, they all had the common influence of great precursors, pell-mell: The Velvet Underground, primitive 60's garage, punk and krautrock. 

If today it feels like it comes back, psychedelic music has in fact never really left us, merely changing forms and hybridizing over time. Thus, from the 90s to the present day we observe, led by a handful of now-cult bands, the proliferation of modern psychedelic bands with many styles and diverse influences. 

We also see the first pitfalls of the growing popularity of this psychedelic resurgence, which is still a heterogeneous movement seeking some form of unity and that we need to protect from predatory temptations and other attempts to bribe from the octopus Babylon. 
The music industry, and the system in general, are looking perpetually to absorb countercultural movements, to appropriate their symbols in order to sell the "cool" distorted and devoid of any spiritual or dissenting substance. Because on purely materialistic terms this substance is just superficial, or even because it sometimes represents a potential threat to the order and monopolies in place.
We reminisce painfully some past-examples. First the hippie culture, this authentic and spiritually inspired protest that the system has quickly phagocytosed to let then in front of the eyes of the masses a handful of pastiche clichés and a profitable merchandising "made in China". Then, the punk movement. Inherently nihilistic, It had taken over the hippie movement, much like a hangover awaits one who succumbs to the excesses of a joyful festive night. It had erected a new anti-system movement, throwing here and there social and economical alternatives against a backdrop of Thatcherism, unemployment, poverty and social tensions. Finally, the market has sold Punk as a vulgar tag for rebellious teenagers in search of identity, evidenced by the painful beachcomber of American 90's skate-punk wave symbolized among others by Blink 182 and Sum 41. 

If there is a psychedelic revolution, then it will be even more interesting to observe its ability to unite solidly and permanently around common values​​, continually surpassing its pure aesthetic, perpetuating its creative wealth and never ceasing to build a real artistic and musical alternative dissented from the mainstream industrial circuits. Among the initiatives and the interesting things that emerge, beyond the recent global blooming of Psych Fests with great and huge line-up and affordable prices, we note the formation of collectives that weld some actors of the movement: such Nothing or Sons Of Confusion (on which most of the bands have been mentioned in our previous edition  of Frenchedelia), the excellent work of independent labels such Cranes RecordsHowlin Banana Records or Born Bad Records to name a few, and the organization of psychedelic evenings crossing the local scene with the international one, as examples the Acid Test Party organized by our comrades of Jabberwocky Band in Rouen or the growing enthusiasm around The Psychedelic Revolution launched in Toulouse by the members of Sweet Sound Sound.

The Frenchedelia series thus continues, and we have decided to dedicate it a new format. While the dossier that has marked its genesis was in the form of a cheerful jumble of 61 bands thrown pell-mell together, it will be now organized in the form of smaller and little more structured series of 14 bands . 
Without further ado we wish you a good journey through other corners of the sweet psychedelic French underground and we're still sorry not to have had the time to translate the introductions for each band.


Luna Ghost - Luna Ghost EP

Non signé, 2014
Bien que peu porté sur les stéréotypes, il faut reconnaître que parmi le large éventail d'individus que la vie nous donne à connaître certains profils reviennent de manière récurrente. Il en est un en particulier qui nous a toujours fasciné bien que très souvent exaspérant. C'est généralement lors de l'anniversaire d'un pote qu'on a pas vu depuis une paye qu'on rencontre ce genre de gonze. Avenant et volubile, la conversation s'engage assez vite et si, pour une raison ou une autre - votre scepticisme affichée sur la musique qui tourne en fond sonore par exemple - il vient à vous présenter son côté mélomane, il y a fort à parier que vous aurez le droit au fameux "moi, j'écoute un peu de tout en fait" en guise de réponse à sa propre question, celle là même à laquelle vous aviez rétorqué par un balbutiement inaudible, convaincu que le sens de votre propos serait inexorablement sacrifié par cet esprit fruste sur le court chemin qui sépare ses oreilles de son encéphale. La discussion se poursuit et très vite vous réaliser que par ce "un peu de tout" il fallait comprendre "surtout n'importe quoi" ou plus précisément "tout ce que les radios aseptisées et consensuelles veulent bien mettre dans mes oreilles afin de parachever mon abrutissement". Bien que cet individu vous inspire malgré tout de la sympathie par son allant naturel et sa bonne humeur communicative et que vous seriez prêt à absoudre ses égarements musicaux, il est nécessaire, nous semble-t-il, de rappeler un point sensible : ce genre d'individu, malgré leur bonhomie toute relative, constitue, par leur capacité manifeste à avaler et digérer toutes les saloperies qu'on peut leur présenter, le terreau fertile dans lequel les vils propagandistes qui nous gouvernent peuvent allègrement semer les graines de l'indifférence et du consensus, lesquels donneront une forêt d'esprits formatées à l'ombre de laquelle ils pourront alors réaliser leurs crapuleux projets.
Le shoegaze est une tentative de sabotage volontaire de composition intrinsèquement délicate et voluptueuses dans le but d'éloigner ce tout-venant aux aspirations éminemment superficielles. Et à ce petit jeu les Luna Ghost sont des élèves plus qu'appliqués...

Although we're not really fond of stereotypes, we must recognize that among the wide range of individuals that life gives us to know some profiles are met repeatedly. There is one in particular that has always fascinated us thought being very often exasperating. This is usually when the birthday of a friend that you haven't seen for a while that you meet this kind of guy. Affable and talkative, the conversation begins quickly and if for some reason or another - your skepticism displayed on the music that runs in the background for example - it comes to present his musical side, it is a safe bet that you'll have the right to the famous "I do listen to a little bit of everything actually" in response to his own question, the one that you answered by an inaudible mumbling, convinced that the meaning of your words would inevitably be sacrificed by this rough mind on the short path between his ears to his brain. The discussion continued and soon you realize that by "a bit of everything" should be understood "especially anything" or more precisely "everything that aseptic and consensual radios are willing to put in my ears in order to make me a complete moron". Although this individual inspires you sympathy for its enthusiasm and good humor and you would even be tempted to absolve his musical wanderings, we believe it is necessary to recall a sensitive point: this kind of individuals, despite their relative good-heartedness, are, by their demonstrated ability to swallow and digest all the crap we can present them, the fertile soil in which the vile propagandists who govern us can happily sow the seeds of indifference and consensus, which will provide a deep forest of formatted  spirits in the shadow of which they can achieve their heinous projects. 
We believe shoegaze to be an attempt to sabotage inherently delicate and voluptuous composition in order to move it away from this all comers and their superficial aspirations. And at this little game the Luna Ghost are more than diligent students...

Epilogue 2013

(The late Lou Reed, 1942-2013)

Si vos zélés et diligents serviteurs semblent prendre un malin plaisir à distiller leurs chroniques au compte goutte c'est autant le fruit de leurs existences erratiques et précaires qu'ils mènent tant bien que mal entre divers excès et égarements débauchés que celui d'une volonté sincère quoique tacite de se démarquer du tapage ininterrompu et superfétatoire de tout ce qui ressemble de près ou de loin aux organes de presse professionnels. Ainsi, avec cette douce escobarderie comme alibi, nos lecteurs les plus fidèles ne s'étonneront aucunement de voir fleurir au mois de mai un bilan de l'année précédente et se réjouiront même très certainement du choix particulièrement ironique de la date de publication de notre article. Car là où les médias traditionnels traitent l'information de manière monolithique, faisant de la rapidité et de la réactivité les seuls éléments permettant de les différencier, nous préférons vous délivrer un message singulier consciencieusement affiné dans nos cerveaux fertiles comme un bon vieux comté dans une fruiterie. En attendant que chaque idée arrive à maturité, nous avons donc tout le loisir de musarder et baguenauder, jouissance suprême qui récompense tout ceux qui refusent l'information consensuelle et périssable, devenue systématiquement outil de propagande ou vache à lait. Mais gardons un peu de notre fiel pour de futures algarades et entrons dans le vif du sujet.
Pour ceux qui s'en souviennent, l'année 2013 fut  féconde en productions musicales remarquables, autant fruit du labeur des vieux briscards que de nouvelles têtes. Voilà ce que nous retiendrons de ce millésime...

If your zealous and diligent servants seem to take a wicked pleasure to spread their articles in dribs and drabs, it is as much the result of their erratic and precarious existences as a sincere will, though tacit, to stand out from the uninterrupted noise of anything that is closely or distantly related to professional press. Thus, with this sweet fib as alibi, our loyal readers won't be surprised to see a review of the previous year blooming in May and would even rejoice of the particularly ironic choice of the date of publication of our article. Where traditional media process information in a monolithic manner, making the speed and responsiveness the only elements that permit to differentiate them, we prefer to deliver a singular message that has conscientiously aged in our fertile brains as a good wine into a cellar. Thus we obviously have plenty of time to dawdle and stroll until each idea matures, supreme pleasure that rewards all of those who reject the consensus and perishable information that systematically becomes a propaganda tool. But we'll keep some of our gall for future outbursts and enter the heart of the matter. 
For those who remember, the year 2013 was rich in remarkable music productions, as much from solid values than from new comers. Here is what we will remember of this vintage...

The Entrance Band / Wall Of Death - Fuzz Club's Split Single Serie No.3

Fuzz Club Records, 2014

Mûrs sur la tard, gâtés dans la foulée, les crapules bornés et licencieuses que nous sommes, devenues précocement de vieux cons tapis de certitudes, n'ont jamais fait l'économie d'une allégation péremptoire. Les macabres vautours qui n'existent probablement que dans le chaos de nos cerveaux paranoïaques et qui attendent mordicus de nous voir abjurer et devenir de dociles brebis au ton plus consensuel peuvent toujours attendre: Jamais notre morale ne nous a commandé d'une façon si impérieuse qu'aujourd'hui la diffusion implacable de notre parole. On joue cartes sur table. Libre aux amoureux du compromis et autres adeptes du consensus de passer leur route, quitte à manquer le salut de leurs âmes de quelques lignes...

Ici commencent donc les assertions discrétionnaires. Depuis que la musique se partage et s'apprécie sur microsillons, bandes magnétiques ou quelques autres formats numériques, celle-ci est devenue pratiquement indissociable des labels, au point ou certains d'entre eux font aujourd'hui figure d'épitomé de mouvements entiers. Comme en témoigne la particule qui désormais la précède, la Motown qui incarne à elle seule la Soul des années 60 en est la preuve la plus manifeste. Dans un registre qui nous est plus familier, on pense au label Creation, emblématique du shoegaze des années 90 ou encore In The Red, qui a accompagné le garage rock de ces dernières décennies. L'engouement de ces dernières années autour d'une musique psychédélique et chimérique, né du croisement de nombreux courants, du garage des années 60 au shoegaze des années 90. ne déroge pas à la règle. Si plusieurs noms viennent à l'esprit, comme Sacred Bones, The Reverberation Appreciation Society ou encore The Committee To Keep Music Evil, Fuzz Club Records est sans aucun doute celui qui a aujourd'hui notre faveur, d'une part pour la qualité et la diversité des groupes produits et d'autre part pour son hyperactivité. C'est d'ailleurs le fruit d'une brillante initiative du label qui fait l'objet de cet article, à savoir, réunir dans une série de split vinyls au tirage limité, quelques uns des meilleurs groupes de la scène contemporaine. Si le premier réunissait pour notre plus grand plaisir deux valeurs sûres, Christian Bland & The Revelators et Singapore Sling et le second deux des meilleurs groupes publiés par le label en 2013, The Underground Youth et The Third Sound, c'est le numéro 3 qui nous intéresse aujourd'hui et qui met sur le devant de la scène les parisiens de Wall Of Death et The Entrance Band.

Mature late on in life, spoiled in the aftermath, the stubborn and licentious crooks that we are never made the economy of a peremptory claim. The macabre vultures that surely only exist in the chaos of our paranoid minds and doggedly wait to see us recant and become docile sheeps with a more consensual tone can keep on waiting: Never more than today our morality has commanded us, in such a compelling way, the implacable spread of our words. We play it straight. The lovers of compromise and followers of consensus shall fell free to spend their way, although they could miss their salvation from few lines...

Here starts the discretionary assertions. Since music is shared and enjoyed on vinyls, tapes or any other digital formats, it became actually inseparable to the labels, up to the point where some of them are now the epitome of entire movement. The most obvious evidence is certainly the Motown which embodies on its own the Soul from the sixties. In a register that is more familiar to us, we also think of the iconic 90's shoegaze music label Creation  or In The Red , which accompanied the garage rock revival of the last decades. The enthusiasm of recent years around a psychedelic and fanciful music, born from the crossing of numerous genres, from 60's garage to the 90's shoegaze is no exception to the rule. If several names come to mind, like Sacred Bones, The Reverberation Appreciation Society or The Committee To Keep Music Evil, Fuzz Club Records has without a doubt our favor, both for the quality and the diversity of the bands produced and its hyperactivity. Among all their good productions, we can name the split single series which bring together some of the best groups of the contemporary scene in limited edition 10" vinyl. If the first get together to our delight two solid values, namely Christian Bland & The Revelators and Singapore Sling and the second two bands produced by the label that released some of the best 2013's records, that are The Underground Youth and The Third Sound, the number 3 that we are interested in today put on the front of the stage the Parisian trio Wall of Death and The Entrance Band.


Frenchedelia - Volume Two

Exploring Spastic Inevitable, 2014

Alors que le taux de chômage ne cesse d'augmenter, notre dette publique s'accroît d'environ 16 700 000 euros toutes les heures, nous condamnant dans un futur plus ou moins proche à des réductions salariales de 30% comme le suggèrent déjà et sans vergogne les économistes de chez Goldman Sachs qui, après avoir spéculé sur cette même dette, pourront enfin compléter une collection de Porsche ou se murger joyeusement la gueule au Champagne Krug.
"Monde de merde" aurait lâché Georges Abitbol.
Néanmoins nous ne nous laissons pas aller à la sinistrose car le monde n'a pas encore définitivement perdu toute forme d'âme et il nous reste encore bien des choses pleines de charme et de vénusté pour nous émerveiller. Le second volume de la compilation Frenchedelia en fait entre autre partie. 
Nous avons donc le plaisir de vous dévoiler ce deuxième acte qui, tout en étant complémentaire du premier, explore une autre frange de l'univers psychédélique français, celle ci résolument tournée vers le Shoegaze, la Cold Wave et le Post Punk: de Joy Division à A Place To Bury Strangers, en passant par My Bloody Valentine, Jesus And Mary Chain et Spacemen 3. Vous l'aurez certainement compris la part belle est ainsi faite aux atmosphères où noirceur et torpeur se fondent dans la glace et l'éther, où le bruit et la mélodie s'embrassent sur une même eurythmie: en apnée sous ce déluge psychotronique et tel un plongeur en hypoxie il vous sera vital de cueillir la moindre bouffée de léthargie contemplative.

A écouter de préférence à partir de 90 décibels. Assistance phytothérapique optionnelle. 
Diffusion recommandée.

While the unemployment rate continues to increase, our public debt increases by about 16.7 million euros every hour, condemning us in a more or less close future to wage cuts of 30% as already shamelessly suggested by the economists from Goldman Sachs who, after having speculated on that same debt , will then finally complete a collection of Porsche or willingly booze liters and liters of Krug Champagne.
However, we do not let ourselves go to pessimism because the world has not yet definitively lost all its soul and we still have many things full of beauty and grace which still enthrall us. The second volume of the compilation "Frenchedelia" is part of those things.
So we are pleased to unveil this second act which, being complementary to the first, explores another segment of the French psychedelic universe, this one turned towards Shoegaze, Cold Wave and Post Punk: from Joy Division to A Place to Bury Strangers, through My Bloody Valentine, Jesus And Mary Chain and Spacemen 3. As you had certainly understood we have spotlighted here those atmospheres where darkness and torpor melt into ice and ether, where the noise and melody embrace each other on the same eurythmy: dived into this psychotronic deluge and as a diver in hypoxia it will be vital for you to take up the rare breathes of contemplative lethargy.


To listen preferably at 90 decibels or more. Phytotherapic support is optional. 
Recommended sharing.


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