The Go Go Darkness - Dark Heart

Outlier Records, 2009

Reykjavik, la baie des fumées... Perdue sur une île volcanique à quelques encablures du cercle polaire arctique, la capitale la plus septentrionale du monde couve une scène psychédélique florissante et particulièrement brillante.
Un temps isolée, cette scène islandaise a su s’exposer aux yeux du monde. Les Singapore Sling et leur shoegaze estampillé "Reid brothers" se sont ainsi exporté aux States, tournant notamment avec les Brian Jonestown Massacre en 2003. Puis, plus récemment, la collaboration entre Anton Newcombe et Jón Sæmundur, ainsi que le projet artistique Dead, ont contribué à propager par delà l'océan le son mystique des Dead Skeletons.
Pierre angulaire de cette famille : Henrik Baldvin Björnsson. Co-fondateur des Singapore Sling en 2001, il virevolte sur d'autres projets à partir de 2007... Les Dead Skeletons avec Jón Sæmundur (sortant l'ésotérique "Dead Magick" en 2011) et s'accorde une petite promenade avec sa compagne Elsa María Blöndal en 2009, avec laquelle il sort "Dark Heart" sous l'intrigante étiquette Go Go Darkness.

Place ici aux atmosphères sépulcrales, vaporeuses et aux voyages nébuleux dans les méandres les plus sinueux de notre esprit. "Re-install my heart" ne nous fait pas de cadeau, pris aux tripes par la cadence, ausculté par les voix évasives qui se répondent, on se laisse aller à la réinitialisation de notre système cognitif.
Le répit est bref, littéralement envoûté par un "Radio Talk" qu'on a peu de chance de capter sur la bande FM, on s'abandonne au charme des incantations d'Elsa María Blöndal. "Never Again" nous fait entrer dans une danse sournoise, presque effrayante... Le chant nous taquine, s'insinue dans notre tête et nous poursuit sans relâche.
"Snüdel Bop" arrive alors à point nommé et plonge notre esprit torturé dans un bain d'eau glacée. Tout le talent d'Henrik Björnsson est là, une parfaite maîtrise dans la conception de son atmosphère sonore. Et la suite le confirme... "Soul Dust", "Two Count Decadence". Batterie lourde, effrénée et riffs de guitare incisifs, nappés par un orgue et un chant toujours aérien. Les images défilent, on voyage à toute vitesse au dessus de paysages chaotiques et contrastés. Un neurologue s'affolerait devant notre encéphalogramme.
La fin de l'album se déploie ensuite sur des notes plus douces, amorçant une suave redescente ("Vox Program Alcohol" et la reprise "It's Just That Song" de Charlie Feathers).

"Dark Heart" est une œuvre cohérente et particulièrement jouissive. Si on retrouve sans surprise l'univers d'Henrik Björnsson, puisant dans tout le courant shoegaze et alliant drone psyché, la petite touche de ce projet vient de son côté intimiste et de cette présence féminine douce et sucrée. Essentiel pour tous ceux qui suivent de près ou de loin tout ce que l'Islande fait de psychédélique !

"Dark Heart" is a particularly coherent and enjoyable work. If there are no surprises with the sepulchral universe of Henrik Björnsson, drawing on all the shoegaze movement (My Bloody Valentine, Jesus & Mary Chain...) and combining psyche drone (Dead Skeletons), the stamp of his project lies in its intimate side and the soft and sweet feminine presence. Essential for all those who follow psychedelic Iceland."



                                                   




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