Helicon / Celestial Bums - Mind Explosion EP

Psyilocybin Sounds, 2013

C'est dans une démarche on ne peut plus admirable que D.J. Stodmeister, philantrope et cicérone de la florissante scène psychédélique contemporaine, s'évertue depuis 2006 à promouvoir et à sortir de l'ombre ces groupes au talent souvent autant prodigieux qu'ignoré. Par le biais de son label Psyilocybin Sounds il a d'ors et déjà publié trois compilations d'excellente facture dont nous nous sommes délectés: All In The Mind (2006), Turn On Your Mind (2007) et Open Your Mind (2009). Recueils hétéroclites du psychédélisme actuel dans tous ses genres et de tous pays, c'est avec beaucoup de flair et de goût que sieur Stodmeister s'est chargé de leur composition: alliant coûts de cœur, découvertes et autres productions "DIY" à certains mentors et autres têtes de gondole de la scène psychédélique. Après un break de 4 ans, il a repris du service et a sorti en juin dernier, pour une première en format vinyl: l'EP "Mind Explosion". Un EP 4 titres qui met en lumière deux groupes encore relativement méconnus. Sur une face le psychédélisme impétueux et atmosphérique d'Helicon se déchaine tel le ressac sur les falaises de Skye, Fàilte gu Alba! Tandis que de l'autre côté de la galette on se perd dans la chaude léthargie insufflée par les catalans de Celestial Bums, déployant avec lyrisme et contemplation de subtiles mélodies boucanées au chanvre.

It is with an admirable approach that D.J. Stodmeister, philanthropist and cicerone of the flourishing contemporary psychedelic scene, is striving since 2006 to promote these bands as talented as ignored. Through his label "Psyilocybin Sounds" he has already published three compilations of excellent quality that we enjoyed: All In The Mind (2006), Turn On Your Mind (2007) and Open Your Mind (2009). These, which can be described as heterogeneous collections of current psychedelia in all its kinds and from all countries, have been arranged with great flair and taste by Mr. Stodmeister: combining unknown nuggets and DIY productions with some mentors and old hands of the psychedelic scene. After a break of four years, he resumed service and has released in June the first vinyl on his label: Mind Explosion "EP". This 4 tracks EP highlights two bands still relatively unknown. On one side, the impetuous and atmospheric psychedelia of Helicon is raging as the backwash on the cliffs of Skye, Fàilte gu Alba ! While on the other side of the vinyl you get lost in the warm lethargy instilled by the Catalans of Celestial Bums, displaying subtle and hemp smoked melodies with lyrism and contemplation.

Celestial Bums ouvre l'une des faces par la bien nommée The Procession; le quintette ibérique nous entraîne avec suavité sur de délicats layons qui ne sont pas sans rappeler le Velvet Underground. La guitare mélodieuse, lancinante et enveloppée de ce "juste ce qu'il faut" de clavier, charpente le morceau, tandis que le dénommé Japhy Ryder, solennel, déclame ses vers comme possédé par le fantôme de Christa Päffgen.
S'en suit alors Hozomeen... L'occasion pour ces doux rêveurs inspirés par la Beat Generation de rendre un autre hommage (en plus de leur sobriquet) à Jack Kerouac et à son oeuvre Les Clochards Célestes. L'atmosphère se densifie, les guitares peignent des panoramas à perte de vue et c'est avec une voluptueuse oisiveté que l'on troque le fil du temps pour quelques instants de spiritualité. "Hozomeen, Hozomeen, the most mournful mountain I've ever seen".

Celestial Bums opens one side of the vinyl with the aptly named "The Procession"; the Iberian quintet takes us with delicate sweetness on paths that are reminiscent of the Velvet Underground. The melodious guitar, throbbing and perfectly wrapped by keyboard, frames the musical piece, while Japhy Ryder, solemn, declaims his verses as if possessed by the ghost of Christa Päffgen. 

Then follows "Hozomeen"... The occasion for these daydreamers inspired by the Beat Generation to make another tribute to Jack Kerouac and his novel "The Dharma Bums". The atmosphere gets denser, while guitars are painting panoramas as far as the eye can see. It is with a voluptuous idleness that we swap the course of time for some moments of spirituality. "Hozomeen, Hozomeen, The Most mournful mountain I've ever seen".

Sur l'autre face, on retrouve deux petits joyaux signés Helicon. Le sextuor originaire de Glasgow amorce le bastringue avec Kolorskope, une piste instrumentale stratosphérique de 6 minutes. Le climat est pesant, chargé de brouillasse; la batterie marque, marmoréenne, le pas de cette baguenaude psychique à travers les brumes. Et tandis que la basse égrène une pluie de notes, les sonorités analeptiques des guitares et du clavier ondulent telles les courbes dansantes d'une aurore boréale dans le ciel nordique. 

C'est avec régal que l'on retrouve ensuite l'enivrante Seraph issue de l'EP Quiet Please - Psychedelic Treatment In Progress sorti en décembre 2012. Le moins que l'on puisse dire c'est que ce morceau est une franche réussite. Ayant eu l'aubaine d'assister à quelques prestations "live" de ces joyeux larrons, l'effet que ce morceau a déclenché chez nous ressurgi et nous frappe désormais comme un retour d'acide à chaque écoute: cette irascible montée d'adrénaline qui culmine en une franche et instinctive transe corporelle; comme un défi lancé à la mort on célèbre la vie bringuebalant impétueusement notre carcasse d'avant en arrière. "Celui qui craint la mort ne peut jouir de la vie". 

Il ne fait nul doute que ces frères là exhortent parmi les plus intenses messes psychédéliques auxquelles il nous a été donné de prendre part dernièrement, et l'utilisation de cette prose des plus ronflantes n'a de sens que pour souligner la plus explicite recommandation que l'on fait à nos lecteurs (pour ceux qui n'en n'auraient encore pas eu l'opportunité) d'aller se rendre compte par eux même de la magie dont jouent ces chamans des terres du nord. Enfin, on ne pourrait boucler ce billet sans adresser un dernier éloge et clin d’œil à la remarquable cordialité et générosité de l'ensemble du groupe lors de nos récentes excursions à Glasgow (la marque des grands?), dévoilant au passage le talent secret de Laura O'Brien pour la cuisine mexicaine.

On the other side, we find two gems signed Helicon. The sextet from Glasgow initiates the holy din with "Kolorskope", a stratospheric instrumental track of 6 minutes long. The atmosphere is heavy and foggy; the marmorean drums beat the pace of this psychic stroll through the mists. And while the bass rains down a shower of notes, the analeptic sounds of the guitars and the keyboard undulate like the dancing curves of the aurora borealis in the northern sky.

It is with delight that we then find "Seraph" again, heady track from the EP "Quiet Please - Psychedelic Treatment In Progress" released in December 2012. The least we can say is that this song is a great success. Having had the boon to attend some performances of these merry lads, the effect that this song sparked in us resurfaces and hits us now like an acid flashback at each listening: this explosive adrenaline rush culminating in an utter and instinctive body trance; as a challenge to the death we celebrate the life while impetuously shaking our body from front to back. "He who fears death can not enjoy life".

There is no doubt that these brethren urge the most intense psychedelic Masses that we had lately the opportunity to take part in. And the use of this prose has meaning only to emphasize the more explicit recommendation we give to ​​our readers (for those who do not had yet the opportunity) to go to see the magic that these shamans of the northern lands are playing. Finally, we could not finish this post without writing a last praise and nod to the band's remarkable warmth and generosity during our recent excursions to Glasgow (the marks of the greats?), revealing, by the way, Laura O'Brien's secret talent for Mexican cuisine.

Pour vous procurer ce split EP, qui pourrait devenir dans un futur plus ou moins proche une petite pièce de collection de la cuvée psychédélique de notre décennie, précipitez-vous ICI! Il ne doit pas en rester des tonnes de copies...

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