Aussi vrai qu'une pipe, du feu et une pincée de sauge puissent ouvrir les portes d'autres dimensions à tout esprit avisé, The Witch's Whispering Tomes et une promenade dans la nuit noire s'avère être un excellent moyen de se livrer à une expérience audio oculaire saisissante. On conseille cette posologie à ceux, qui comme nous, chercheront à expérimenter l'univers sonore concocté par Alex Pollock. Il nous dévoile son cinquième opus déjà, après deux EPs et deux albums sortis courant 2010. The Witch's Whispering Tomes se révèle en fait sous deux visages : deux parties présentant les mêmes morceaux joués dans deux styles différents. Le psychédélisme BJM-esque "sauce country" mais férocement coloré d'occultisme de la seconde partie répond à l'atmosphère enfumée et hypnotique déployée dans une première partie aux allures "drone" enchanteresses. Allons donc faire un tour...
As true as a pipe, fire, and a pinch of sage can open the doors of other dimensions for every wise spirit, The Witch's Whispering Tomes and a walk in the dark night turn out to be a great way to engage in a stunning ocular audio experiment. We recommend this frugal diet to those who, like us, seek to experience the world of sound concocted by Alex Pollock. He reveals his fifth opus already, after two EPs and two albums released in 2010. The Witch's Whispering Tomes actually shows two faces: two parts with the same songs played in two different styles. BJM-esque psychedelia "country gravy" fiercely colored by occultism from the second part, answer to the smoky and hypnotic atmosphere deployed in a first part that looks like enchanting "drones". Come take a ride ...
C'est avec une pointe d'excitation que l'on referme la porte derrière soi et que l'on s'aventure dans la nuit, les réverbères scintillent et les guitares de "Mind Carver" carillonnent dans notre tête. On en a rapidement assez de tout ce bitume et, hagard, on s'aventure sur des sentiers plus sauvages animé par le rythme tribal de "Pretty Girls". La nuit se fait plus sombre encore avec l'ésotérique "Their Majesties Tapestry of Gloom". La pleine lune finit par se fondre malicieusement au milieu de cirrus contrastés pour former l'iris flamboyant d'une chimère crachant son humeur sur le monde. Transcendé par la sinistre beauté du morceau, notre regard s'est perdu dans le ciel. "Elizabeth's Song" met un terme à cette contemplation. Lente ballade dans un style des plus épuré, elle nous ramène à une introspection intime. Les boucles de guitare s'enroulent dans notre cerveau, empoignant les démons d'une lointaine et douloureuse romance consumée. On relève la tête et poursuit son chemin aux milieux des ombres, l'atmosphère s'emplit de théurgie, "Living Doll" et "Honey" se lovent dans notre chair sous l'allitération des cordes sublimées de la voix atone d'Alex Pollock. Premier constat : cette première partie est une franche réussite, d'une magie digne des œuvres d'Henrik Baldwin Björdsson (Dead Skeleton, The Go Go Darkness...). Paisiblement et insensiblement (les pistes ne descendant jamais sous la barre des 5 minutes) l'album se déroule, l'atmosphère se fait moins tourmentée, plus douce, dixit "The Slow Road Through Hell" et c'est désormais assouvi que l'on poursuit notre flânerie. Un petit sourire en coin on finira par rentrer se coucher, bercé par les suaves guitares de "I Remember You".
La seconde partie revisite donc tous ces morceaux s'imposant dans une veine bien plus folk, où guitares acoustiques, slide et harmonica sont à l'honneur. Et là où elle trouve son intérêt c'est que la plupart des morceaux sont méconnaissables et apparaissent dans une toute autre esthétique, ressortant même pour certains magnifiés. C'est le cas notamment d' "Elizabeth's Song", plus lancinante encore, plus organique, les phrasés d'harmonica et de sifflotements lui seyant si bien. D'un point de vue général, l'atmosphère s'est complètement métamorphosée, les percussions sont creuses, les guitares métalliques et la voix d'Alex se fait chevrotante, bien plus inquiétante... Nous voilà embarqué en plein sabbat, assistant au rite des sorcières secoué par le rythme de percussions sur des ossements humains. La seconde version de "Their Majesties Tapestry of Gloom" l'illustre à perfection. Ainsi, on vous préconisera d'éviter l'écoute successive des deux parties, qui peut s'avérer quelque peu déroutante, et de prendre le temps d'apprécier la première avant de vous plonger, le temps voulu, dans l'univers plus dément et moins accessible de la seconde.
Si vous êtes friand de sonorités stimulantes, on vous invite subséquemment à télécharger gratuitement votre dose sur le bandcamp du groupe : ici (mais rien ne vous empêche de laisser un petit pourboire). Et il va de soit que l'on recommande également les œuvres précédentes !
You can't understand these palavers in French ? Nevermind. But if you are fond of stimulating sounds you are invited subsequently to free download both parts of the album on their bandcamp : here (but nothing prevents you to give a small tip). Nevertheless, we suggest you take the time to appreciate the first part before diving in the universe more insane and less accessible of the second. And it goes without saying that we also recommend the previous works !
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